Volutes

Volutes

Imaginer un espace d’exposition revient à l’incarner. Les artistes, leur travail ainsi que l’architecture et l’esprit du lieu, portent cette incarnation. L’exposition inaugurale Volutes convie Pierre Bourrigault, Will Mac Bride, Dana Cojbuc, Lee Hope, Lobsang, Jean-Marc Meloux, Camille Vignaud, Billie Zahal et Selma Bella Zarhloul à habiter ce lieu d’une saison, La Volante. 
Volutes fait écho à la figure fétiche de la chorégraphe Anne Teresa de Keersmaeker : « la spirale, figure géométrique mais c‘est aussi une figure de vie, la figure d’une certaine conception de la vie. Vous tournez, vous changez, puis vous vous retrouvez sur le même site qu’au départ ; mais plus tout à fait à la même place ». Le déplacement intérieur dans le white cube clos et délimité de la galerie. Les artistes invités habitent, incarnent cet espace chacun.e. avec leur langage à la lisière des frontières qu’il.elle.s dessinent, déplacent et brouillent. Il est beaucoup question de paysage physique et mental, de terre et d’horizon, de rêve et de fantasmagorie, de mémoire et d’oubli.
Ainsi de Dana Cojbuc et ses forêts tumultueuses entre réel et imaginaire qu’elle prolonge au dessin, de Lobsang qui repousse le paysage vers une planéité picturale méditative. Pierre Bourrigault pose les traits délicats de la poésie des rivages. Billie Zahal se glisse dans l’ancestrale existence de l’arbre qu’elle confronte à l’éphémère échelle humaine. Camille Vignaud convoque « les empreintes mémorielles du temps qui s’écoule » et s’écrit dans notre corps au moyen du photogramme cher à Man Ray. Will Mac Bride capture ce moment si sensible de basculement entre l’enfance et l’adolescence dont le corps transpire. Le corps encore chez Selma Bella Zarhloul, nu, absout dans le paysage ou fragmenté jusqu’à l’abstraction. Tandis que dès 1976, Jean-Marc Meloux, fidèle à son esprit surréaliste, se joue de la représentation de soi et se « Masques ». 

La Volante, c’est une histoire ancienne mais jamais passée. De ces rêves d’enfant qu’on traîne avec soi comme une bénédiction, celle qui vous pousse à les réaliser, ou une malédiction, le truc qui vous nargue hors d’atteinte. Et puis, on chemine bon an mal an : quand ? comment? où? qui? Des certitudes, des découragements, mais toujours cette idée bien en vous, se mouvant au jeu du chaud et du froid : là tu chauffes, là… 
Un jour imprévisible, la rencontre a lieu. Tout converge, la magie s’invite, les cieux vous dardent de leurs bienveillantes étoiles, le firmament pointe son joli museau E la nave va!

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