La photographie chez Franck Landron est un lieu de récréations, de défis et d’expérimentations joyeuses et frondeuses. Depuis 1971, année où on lui offre son premier appareil photographique, il saisit et collecte les images et les traces de sa réalité.
Au cours de ses premières années, il affine son langage photographique, son sens du cadrage, son goût pour l’expérimentation : ce sont les débuts instinctifs d’une vie personnelle et professionnelle vouée à la création et à la narration et dont la photographie sera à la fois le témoin et le moteur.
Des autoportraits ponctuent l’ensemble de cette traversée photographique qui commence en 1971 et ne s’arrêtera plus. On y voit Franck Landron grandir et mûrir parmi sa bande de copains. On partage avec lui ces amitiés fidèles et ces intenses moments de complicités, de transgressions aussi. L’effronterie des débuts est d’ailleurs bientôt doublée d’une jouissive révolte dans des clichés pris à la fin de son adolescence, pendant ses années d’études en école d’architecture.
Il pratique la photographie en iconoclaste loin des règles de composition classiques.
En filigrane, une certaine gravité affleure.
Cette légère et présente angoisse qui donne relief et épaisseur à ce bonheur photographié. Au fur et à mesure que se construit cet album, cette antichambre de l’oubli, la peur du temps qui passe, tout comme la fragilité de l’instant ou la gravité de l’enfance deviennent perceptibles.
Franck Landron nous embarque dans la première partie de son histoire intime. Avec une maîtrise non démonstrative, acquise au fil de ces milliers de photographies, il semble nous dire, derrière un sourire caché, avec malgré tout une pointe de pessimisme : « On s’est bien marré quand même …»
Né le 24 janvier 1957 à Enghien. Il grandit à Herblay (Val d’Oise). Il sort diplômé de l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Paris, section architecture, en 1977. Il poursuit à l’Ecole Supérieure Louis Lumière, Cinéma – Prises de vue avant de se consacrer à la réalisation et production de films. Franck Landron a été notamment journaliste-photographe pour la revue Le Cinématographe, assistant opérateur sur plusieurs films dont « Jean de Florette » et « Manon des Sources » de Claude Berri.